Monsieur le Président,
Dans une recommandation du 20 décembre dernier, le HCSF a invité les établissements de crédit et les sociétés de financement à faire preuve de la plus grande prudence dans l’octroi des crédits immobiliers aux particuliers.
Depuis cette date, l’Association Professionnelle des Intermédiaires en Crédits (APIC) vous a alerté, directement ou indirectement, à travers plusieurs de ses membres sur la brutalité de la mise en œuvre de ces mesures, et sur ses conséquences sur l’accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants et les primo-investisseurs. Ainsi, notre organisation estime que le nombre avancé par l’Observatoire des Crédits aux Ménages d’au moins 100 000 ménages, tout à fait finançables en 2019, et aujourd’hui évincés par les banques en respect de vos préconisations, est sans doute inférieur à la réalité qui s’offre à nous. Ce qui inquiète d’autant plus notre organisation est que ces restrictions viennent se télescoper avec la période particulière et très préoccupante déclenchée par la crise sanitaire depuis plusieurs semaines.
Cette dernière aura sans nul doute des conséquences importantes sur le marché de l’immobilier et pour son financement, et notamment :
- Un blocage des transactions plus ou moins important selon les territoires ;
- Des difficultés pour les établissements bancaires à répondre aux sollicitations de crédits immobiliers émanant des clients et de leurs courtiers mandatés pour les accompagner ;
- Un coup d’arrêt des visites de biens, des signatures de compromis de vente et des contrats de réservation.
Dans ce contexte si difficile, et pour permettre une reprise rapide de l’activité, évitant ainsi une récession de l’industrie immobilière, l’APIC vous demande de suspendre la mise en œuvre de ces recommandations, et d’étudier avec l’ensemble des acteurs de la filière du logement les mesures à mettre en œuvre pour favoriser la reprise de l’activité à l’issue de la période de confinement.
Nous nous tenons à votre disposition pour collaborer activement à toutes les actions pouvant favoriser une reprise d’activité de toute la chaine immobilière si importante pour l’activité économique et pour le marché de l’emploi de notre pays.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre haute considération.
Bruno ROULEAU
Président